mercredi 6 juin 2007

Les intérêts du Québec sont bien défendus à Ottawa

Les deux solitudes, cela vous dit-il quelque chose ?

Je lisais, dernièrement, un éditorial dans The Globe and Mail où l'on reprochait au Québec de toujours élire des députés qui ne prennent pas le pouvoir : « Quebec's interests are well protected, and would be further advanced if Quebeckers opted to elect MPs who had a chance of governing instead of perpetually complaining that they were being humiliated by the rest of Canada ».

En d'autres mots, d'après ce journal ontarien, les intérêts du Québec sont bien défendus et le seraient davantage si les Québécois, au lieu de perdre leur temps à se plaindre d'être constamment humiliés par le reste du Canada, élisaient des députés qui peuvent être membres du gouvernement !

D'où The Globe and Mail tient-il ses informations ? Les intérêts du Québec sont bien défendus à Ottawa ? Dois-je comprendre que le très honorable Stephen Harper, Premier ministre du Canada, défend les intérêts du Québec ? Ayoye !

Il n'y a pas si longtemps, en 1980 je crois, les Québécois ont voté massivement pour le parti libéral du Canada (74 sièges sur 75). Résultat : le rapatriement unilatéral de la Constitution.

Allô ! The Globe and Mail ? Avez-vous compris ? C'est pourtant très simple : si les Québécois élisent des bloquistes du Bloc québécois, c'est parce que les partis fédéralistes ne défendent pas les intérêts du Québec.

Allons-nous voter pour le parti conservateur de Stephen Harper ? Si les Québécois sont contre le contrôle des armes, pour des interventions militaires à l'étranger et pour un état policier, la réponse est oui.

Allons-nous voter pour le parti libéral de Stéphane Dion ? Le parti des commandites ! Certainement pas. Est-ce que quelqu'un peut me dire pourquoi M. Dion n'a pas mis en pratique le plan Kyoto alors qu'il était le ministre de l'environnement ? Pourquoi M. Dion a-t-il des prises de positions en faveur d'un fédéralisme canadien fort ? Parce qu'il veut défendre les intérêts du Québec ?

Tout ceci me laisse songeur. Les Québécois ont-ils élu des députés souverainistes à Ottawa pour que ceux-ci chialent ? Ou pour que ceux-ci revendiquent plus de pouvoir pour le Québec ? Ou est-ce tout simplement parce que là, franchement, c'est la seule façon d'affirmer notre solitude.

Allô ! The Globe and Mail ? Les deux solitudes, cela vous dit-il quelque chose ?

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mardi 22 mai 2007

La réforme de la carte électorale fédérale.

Choquant ! Tout simplement choquant ! La marginalisation du Québec continue (ou est-ce son assimilation silencieuse ?)

Surtout pas un mot. CHUT!

Si on examine la réaction du gouvernement du Québec face à l'annonce de la DIMINUTION du poids du Québec au sein du Canada, ce n'est que silence.

Charest, c'est-à-dire le gouvernement du Québec, n'a rien vu, rien. Dumont ne dit rien. Et le PQ semble amnésique. Nous sommes gouvernés par 125 sourds et aveugles.

Est-ce la fin du fait français au Canada ? Pour les Canadiens-anglais, la question ne se pose même pas. Ça ne vaut même pas la peine d'y penser. Et c'est ce qui me choque le plus. Le poids du Québec au Canada ne signifie plus rien. C'est là une réalité inéluctable puisque celle-ci n'est même plus reliée au vrai poids démographique du Québec.

D'après le projet de loi C-56 que vient de déposer le gouvernement Harper pour modifier les modalités de révision décennale de la carte électorale, le poids du Québec c'est 22,7 %.

Bref, nous sommes passés d'un poids démographique de
100 % (avant la conquête), à un poids de 36 % des sièges à la Chambre des communes (en 1867), à 24 % (aujourd'hui). Et ce poids, de plus en plus plume, ne sera que de l'ordre de 22,7 % dans un décennie.

Cela ne vous donne-t-il pas le goût d'avoir à nouveau un poids majoritaire ?

Parce qu'entre vous en moi, dans une autre décennie ce ne sera plus 22,7 %, mais 19 %, puis 17 %, puis...

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